Déposer du temps

La notion de temps déposé fonde mon éthique de travail autant qu’elle façonne les espaces de mes projets.

Le temps consacré à la conception, à la recherche, constitue une exigence personnelle et un élément de méthode intangible. Il s’inscrit dans une durée sanctuarisée, protégée du rythme des concours et des contingences liées au développement d’une agence.

Dans mes projets, la notion de temps renvoie à la capacité à déployer des temporalités variées, des parcours alternatifs : à amplifier les lieux et l’expérience de l’espace.

Dans un contexte d’instabilité croissante et de regain d’enthousiasme pour la construction temporaire, déposer du temps est aussi une attitude engagée, et une responsabilité vis-à-vis du paysage et des générations futures.


(Se) mesurer

Comme le temps, la mesure ordonne ma pratique et ma production. L’échelle des projets entrepris est proportionnée à la structure de l’agence ; elle croît avec la maturité accumulée au fil des expériences.

L’idée de mesure règle aussi ma conception des volumétries.

La conquête de proportions justes, d’équilibre, résulte d’un processus radical d’optimisation des potentiels du site et du bâtiment (lumière, gravité, topologie, climat), pour atteindre un dépouillement ayant la force de l’évidence.
(Se) situer

La création architecturale est l’expression d’un dialogue, réel ou imaginaire, avec les futurs usagers. Mon processus de conception s’enracine en premier lieu dans une culture vivante, personnelle, née de la fréquentation professionnelle  ou intellectuelle de pères en architecture. Cette filiation engendre une prise de recul critique face aux slogans actuels et injonctions à l’innovation, pour éclairer mes propositions sans tomber dans la réplique.

Chacun de mes projets convoque cet héritage pour mieux se projeter sur le très long terme, par-delà le programme et les gimmicks du jour ; et affiner une production dont le projet n’est pas d’être «contemporaine » mais porteuse de solutions et de sens. 


Excéder

L’échange avec la maîtrise d’ouvrage agit comme une force structurante des projets. Ilest résolument concret, avec le client, pour les futurs usagers.
La réponse à la demande résulte d’un travail de conception radical, à la limite des potentiels du programme et du site. Le projet livré représente non seulement l’optimum possible au moment de la production – mais il cherche aussi à
«excéder» les attentes ouvertement exprimées par le client.

Par-delà la capacité à construire pour une fonction donnée, à un moment donné, Julien Gougeat Architecture développe au fil des projets une capacité à approfondir la qualité d’usage des lieux et à générer des évolutions possibles par des dons spatiaux.